Comment le Théâtre contribuerait à un meilleur questionnement de certains aspects de l’Autisme 1

Posted by on Avr 8, 2014 in Blog

Après une pause de trois semaines, je suis heureux de reprendre le blog « Réplique ». L’étude sur le rapport entre le Théâtre et la vitesse de la lumière étant, pour l’instant, achevée, je vous propose une série de réflexions portant sur quelques aspects de l’autisme. JB

D’entrée de jeu, je précise qu’il n’y a nulle outrecuidance dans le titre de ces réflexions : un homme de théâtre n’est, bien sûr, pas légitime pour parler diagnostic et encore moins thérapie en ce qui concerne l’autisme. N’importe qui ne remplace pas un psychanalyste, un psychiatre ou un neurologue, le charlatanisme doit être combattu vigoureusement. Ceci n’est d’ailleurs pas toujours aisé, il arrive que certains praticiens  du « noble art », eux-mêmes, ne connaissent pas grand chose d’un domaine sur lequel ils promettent d’exercer un talent de guérisseur. Il s’agit un peu de la même chose avec les acteurs que l’on engage sur leur bonne mine et leur bonne volonté et qui, finalement, ne sont, au mieux, que des actants. Evidemment, une telle comparaison paraîtra caricaturale, comment mettre sur le même plan ce qui relève de la médecine et ce qui tient seulement « à la comédie » ? D’abord, c’est une question de diplôme : personne de sensé ne jugera un vague diplôme de comédie égal à un doctorat en médecine. Encore qu’il ne faille pas s’aveugler et croire que la stricte médecine puisse tout au sujet des pathologies dont on admet que l’origine est en grande partie psychique. En dépit de son allure caricaturale, je maintiens ma comparaison avec les « vrais » et les « faux » acteurs, à la différence que les faux acteurs sont, pour la plupart, beaucoup plus sincères que les faux médecins : ils sont souvent persuadés de « faire vraiment » du théâtre. Il faut reconnaitre que l’opinion la plus courante, ainsi que la mode (et ce n’est pas coutume) les y encouragent ! Dans le fond plus personne ne sait ce que jouer et « faire du théâtre » veut dire. On prend la moindre communication pour du théâtre et l’on confond expression avec re-présentation (le tiret est là pour distinguer un processus de représentation avec les seules représentations qui, au bout du compte, ne sont que des objets intellectuels comme les autres). A bien y regarder, c’est un peu la même chose dès qu’on parle de la psyché : on ne sait pas trop s’il s’agit d’organique ou d’autre chose, du « psychologique » par exemple, étant entendu que ce « psychologique » se tient dans les cadres du comportement, c’est à dire qu’on ait seulement le choix entre de l’organique rigoureusement somatique et de l’organique plus ou moins social.

Donc, nous ne disputerons surtout pas l’organique aux médecins et aux tenants du corps, tout en souhaitant qu’ils ne s’en tiennent pas aux cors au pied. nous nous en tiendrons seulement à contribuer, à faciliter, donc à lever certains obstacles dans la préhension qu’on s’efforce d’avoir par rapport à l’autisme. Ce qui est d’autant moins évident qu’il est encore difficile de tracer une frontière entre ce qui relèverait de l’autisme et ce qui en serait exempt.