Dans le sens du doublement, chacun des Chiffres est le doublement de celui qui le précède. Mais, si nous partons de 1, quand nous arrivons à 8 (complémentaire de 1) nous effectuons apparemment un passage vers un niveau inférieur.
Dans le sens de la diminution, chacun des Chiffres est la « moitié » de celui qui le précède. Mais, si nous partons de 1, quand nous arrivons à 8 nous effeectuons apparemment un passage vers un niveau supérieur.
Avec leur parcours circulaire, les Chiffres donnent l’impression, dans le sens du doublement et dans le sens de la diminution de passer d’un niveau à un autre alors que chacun d’entre eux est toujours le doublement de celui qui le précède.
Au dessus du nombre 9, les nombres reconnaissent, malgré eux, la faculté d’illusion des Chiffres. Ainsi :
8 x 2 = 16 → 1 + 6 = 7 ; 7 x 2 = 14 →1 + 4 = 5 ; 5 x 2 = 10 → 1 + 0 = 1
et 1 x 5 = 5 ; 5 x 5 = 25 → 2 + 5 = 7 ; 7 x 5 = 35 → 3 + 5 = 8
Il ne s’agit pas rigoureusement d’illusion. Le doublement et la diminution sont équivoques par rapport à notre perception macroscopique. De plus, il existe une légère différence entre le doublement et la diminution si nous les considérons par rapport au monde des objets. Les multiplications par 2 et par 5 ne sont pas l’exact inverse l’une de l’autre. Le doublement n’est pas l’exact inverse de la réduction de moitié. Si nous disposons de deux unités, l’exact inverse de cet agrégat devrait être la disparition de ces deux unités, la disparition de la moindre de ces unités. La moitié n’est pas du tout l’inverse du double. La moitié c’est toujours encore quelque chose.
Le constat rationnel d’expérience nous place devant une réalité incontournable : il y a toujours quelque chose, d’où l’hypothèse d’infini qui, pourtant, n’est pas démontrée par ce constat. En effet, on pourrait dire le contraire : il y a toujours quelque chose pour la bonne raison qu’il y a toujours quelque chose au fond de tout système matériel, lequel pourrait être, éventuellement, fini.
L’étonnant n’est pas que la matière soit infinie ou finie, le plus étonnant est qu’un système d’interprétation puisse donner l’impression que les situations et les processus dont il se sert sont rigoureusement inverse alors, qu’en réalité, ils boitent plus ou moins l’un par rapport à l’autre.
C’est cette boiterie qui est géniale. Grâce à elle, il nous reste toujours quelque à nous mettre sous la dent. Rappelons que le le dieu du Théâtre, Dionysos est le dieu qui boite.
Chiffres de conjonction dans le sens du doublement et de la diminution :
Après ce que nous avons dit plus haut, on pourrait émettre quelque doute quant au message précis que ce schéma serait susceptible de donner à accroire. Une nouvelle fois, la « moitié » n’est pas le strict inverse du « double ». Le doublement, par exemple de 2 à 4, n’est pas le strict inverse de la diminution de 4 à 2. Toutefois, comme sur le schéma, la multiplication par 2 produit l’inverse de la multiplication par 5.
D’un point de de vue philosophique, le strict inverse d’un doublement serait une soustraction de l’unité que l’on double : 1 x 2 →1-1 = 0
Il ne s’agit pas du strict inverse philosophique. La distinction entre la multiplication par 2 et par 5 apporte une nuance fondamentale que notre esprit ne saisit pas toujours dans les rapports entre les éléments.
Au bout du compte, grâce à sa grande simplicité, la figure 1 montre avec rigueur les positions des Chiffres de conjonction lors du doublement et de la diminution. En dépit des changements de niveau et de dimension par rapport à notre échelle macroscopique, 1 est toujours la diminution de 2 et le doublement de 5. Les successions circulaires des Chiffres ne procèdent pas par unité, mais par doublement ou diminution.